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La Vie, Theodore...
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La Vie, Theodore...
19 novembre 2010

Face au Cancer, souvent nos émotions sont

Face au Cancer, souvent nos émotions sont amplifiées, mélangées. On passe de l’angoisse à la tristesse, de l’espoir au soulagement, de la détresse à la joie.  Mais avant tout, on a peur, peur de cette maladie qu’on ne connait pas vraiment, cette maladie « qui n’arrive » qu’aux autres.  Cette maladie qui  pourrait nous prendre notre enfant, notre mari, notre mamn, notre ami. Son traitement qui bousille tout, qui laisse mon petit prince sans défense, qui lui enlève un peu de joie de vivre à chaque fois et qui lui apprend, trop tôt, que la vie n’est pas faite que de cadeaux. Cette maladie qui tue une part d’innocence à tout jamais, l’innocence de l’enfance, cette toute petite periode ou l’on croit encore que les gens sont bons et que la vie est juste.

Il a presque 14 mois maintenant, je voudrais pouvoir l’emmener voir les canards au bord du lac, l’emmitoufler dans son nouveau manteau avec son petit bonnet et rentrer à la maison avec les joues toutes roses et le bout du nez qui coule. Je voudrais lui montrer les vaches ailleurs que dans un livre qui fait «  meuh » quand on appuie sur la-dite vache. Je voudrais aller jusque chez le boulanger en tenant mon petit bonhomme par la main, qu’il marche sur le trottoir tout fier en regardant émerveillé ce qu’il se passe…. dehors… ! Mais non, on regarde par la fenêtre.  Je voudrais le conduire le matin à la creche, qu'il aille rejoindre d'autres enfants de son age, qu'il joue et face des betises avec d'autres bambino's !

 Mon petit bonhomme en a marre de la maison, il voudrait aller dans le jardin, alors il s’assied par terre devant la porte –fenetre, il tend la main vers le jardin et il me regarde en pleurant. quand j'ouvre la porte pour faire sortir le chien, il se faufile aussi vite que possible pour la suivre... Je suis désolée mon petit prince, si seulement je pouvais … si seulement on pouvait. Parfois j’ai juste envie de hurler, que j’en ai marre, que je suis fatiguée physiquement, mais surtout moralement, que c’est long et insupportable de voir son  enfant souffrir, que je ne sais plus quoi faire pour le calmer quand il pleure des heures dans son lit parce qu'il ne veut pas dormir tout seul, que j’en ai marre de cet isolement forcé, … que j'en ai marre d'avoir un enfant malade, que je ne supporte plus sa souffrance. 

Encore un peu de patience, le traitement finira bien un jour, cette saloperie sera un jour un bien mauvais souvenir. Tu dois continuer à te battre, même si maman sait que pour l’instant tu manques un peu de courage, que pour le moment «  tu n’es pas dans ton assiette », les nombreuses aphtes que tu as dans la bouche t’empêchent de manger comme tu veux, tu as souvent trop chaud, car ta température reste limite… 37.6/37.9… juste assez pour ne pas te sentir super bien, juste trop peu pour qu’on retourne à la clinique. Tes intestins travaillent un peu trop alors tes petites fesses sont toutes irritées et ça te fait mal quand tu t’assois, mais tu es trop fatigué pour rester longtemps debout, alors tu viens chercher du réconfort dans mes bras, de jour, comme de nuit…Les pansements que l’on met sur ton Port-a-cath te donnent des allergies,ta peau est si sensible. Tu adores prendre un bain, eclabousser toute la salle de bain, mais lorsque tu as de l’eau dans les yeux, ça pique et ils deviennent tout rouge, tes longs cils sont presque tous partis. Mais malgré tout ces petits bobos, tu continues encore à nous sourire parfois et derrière ce petit sourire en coin, j'ai l'impression de distinguer un «  t’en fais pas maman, ça va aller, c’est juste un mauvais moment à passer » , et moi je suis bluffée par tant de force et tant de détermination, quelle leçon de vie mon Theodore, tu forces à l’humilité… je suis fière de toi !

 

Je tenais également à remercier toutes les personnes qui nous soutiennent et qui encouragent Theodore dans son combat, de prêt ou de loin, que ce soit par mail, par téléphone, via ce blog . Merci pour tout vos temoignages de soutien, vos petites attentions, vos petits cadeaux, vos petites histoires du quotidien qui rendent nos journées un peu moins grises, un peu moins longue et qui nous rappellent chaque jour que la vie « normale » existe encore, et que le prochain train sera pour nous !

 

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